On ne sait plus que faire de notre nationalisme

Ce texte est un extrait d’une conférence prononcée en marge de l’Assemblée générale de l’Institut du Nouveau Monde, le 26 septembre 2017, à la Bibliothèque et Archives nationales, à Montréal, à l’occasion de mon départ de l’INM

L’on ne semble plus savoir que faire de notre nationalisme. Et en l’absence d’un projet national de nature politique comme l’étaient soit celui de la souveraineté soit celui d’obtenir pour le Québec un statut particulier au sein du Canada, les enjeux culturels et identitaires sont mobilisés comme un succédané.

Élections de 2014 Participation politique : entre transition et normalisation

Ce texte a paru dans le Bulletin d’histoire politique, volume 23 numéro 1, à l’automne 2014

Les élections générales du 7 avril 2014 annoncent un retour à la normale dans les rapports entre les élus et les citoyens et une décélération de la transition participative, cette montée en puissance de la participation citoyenne, engagée au Québec depuis quelques années.

Les orphelins

Ce texte a d’abord paru dans Le Devoir le 5 avril 2014

Je croise depuis quelques jours de nombreux orphelins politiques. Ils iront tous voter. Car ils croient en la démocratie et refusent de s’en laisser exclure par la déception. Mais ils ne se retrouvent pas, ou pas tout à fait, dans l’offre partisane qui nous est faite. Ils exprimeront lundi un message qui pourrait ressembler à un soupir d’insatisfaction.

Les deux partis dominants sont mis en cause au premier chef. Car les deux autres n’ont pas réussi à construire une communauté d’adhérents suffisante pour être reconnus comme une solution de remplacement crédible.

Voter par optimisme

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 3 avril 2014

J’irai voter lundi parce que je crois en nous. Je suis convaincu que plus nous serons nombreux à faire vivre la démocratie, mieux la politique se portera, meilleurs seront les candidats et les décisions que prennent les élus. Je voterai lundi par optimisme. Pour défier le destin. Pour sortir de la morosité. Pour faire ma part et remplir mon devoir.

Je sais, cette campagne fut l’une des plus déprimantes des dernières décennies. Bien des gens sont tentés par l’abstention. Ce serait abdiquer devant l’incompétence. L’incompétence des partis et des politiciens à nous mobiliser autour de causes communes pour un  avenir meilleur. Durant cette campagne, c’est le pire de nous, nos inclinations les moins nobles qui furent sollicités. Nos peurs, nos préjugés, notre cupidité.

Il manque le tragique

Ce texte a d’abord paru dans Le Devoir le 22 mars 2014 Les grands leaders politiques sont des héros tragiques. Ils ou elles sont de grands metteurs en scène en même temps que les acteurs des premiers rôles du grand jeu de leur époque. Ce qui les distingue, c’est aussi bien les ambitions qu’ils entretiennent pour leur nation que le contenu de leur politique. C’est aussi un style, une faconde, une conscience sensible de sa propre valeur et du pouvoir de sa parole, le talent d’incarner une génération, de comprendre l’esprit du temps et de le traduire en action politique