Trudeau contre Trudeau

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 18 juin 2013

Justin Trudeau peut n’afficher que son prénom sur ses pancartes, son patronyme est lourd d’histoire. Et il ne peut y échapper. L’influence de son père fut immense. Premier ministre du Canada de 1968 à 1984, Pierre Elliott Trudeau fut l’un des plus illustres metteurs en scène et l’un des plus grands acteurs du drame politique canadien de la deuxième moitié du vingtième siècle. Il a façonné ce pays. Mais ce faisant, il a soulevé des forces contradictoires contre lesquelles son fils doit maintenant se battre pour redonner le pouvoir à son parti.

Pour des partis municipaux

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 30 mai 2013

En confirmant sa candidature à la mairie de Montréal, Denis Coderre a annoncé qu’il ne créera pas de parti politique, au sens traditionnel du terme, car les partis, dit-il, « ont fait leur temps au niveau municipal ». En tout respect, je crois le contraire.

La démocratie est plus forte que la corruption

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 2 mai 2013

Nous avons tous été heurtés par les propos de Gilles Cloutier à la Commission Charbonneau cette semaine. À entendre cet ancien collecteur de fonds, les partis politiques seraient financés essentiellement par les entreprises, en contournant la Loi adoptée en 1977 sous René Lévesque pour mettre fin aux caisses occultes.
La loi, qui vient d’ailleurs d’être resserrée, prévoit en effet que seuls les électeurs peuvent contribuer à des partis politiques. Mais Gilles Cloutier nous annonce qu’à peine deux ou trois ans après son adoption, les vieux routiers comme lui avaient trouvé le truc pour la contourner, en utilisant des prête-noms par exemple.

4 septembre : la revanche des jeunes

Ce texte a d’abord paru dans la revue Options politiques le 1er octobre 2012

Depuis 15 ans, les jeunes boudent les urnes. En 2008, à peine le tiers des 18-24 ans ont voté aux élections québécoises. Cette auto-exclusion du processus électoral confinait à un suicide politique générationnel, en plus de nous préparer un cauchemar démocratique car un jeune qui ne vote pas lorsqu’il en a le droit la première fois risque de ne plus jamais voter dans sa vie. Quelle serait la légitimité démocratique d’un gouvernement élu dans un scrutin où moins de la moitié de la population irait voter ?

Le 4 septembre dernier, les Québécois sont allés aux urnes en nombre, malgré le fait que les élections ont eu lieu en plein été. Près de trois Québécois sur quatre se sont prévalus de leur droit de vote, contre 56 % en 2008. Le progrès est notable. On peut présumer que la participation des jeunes a augmenté elle aussi.

La lutte des âges

Ce texte a paru dans un ouvrage publié par l’Institut du Nouveau Monde, Régénérations : Propositions citoyennes pour un Québec intergénérationnel, aux éditions Fides, au quatrième trimestre de 2012

La tentation est forte de promettre, avec le vieillissement, l’avènement d’une lutte des âges. Il serait tout irresponsable de nier l’apparition de ruptures entre les cohortes nées à des époques différentes. La lutte des âges n’aura pas lieu si l’on ultive les forces et reconnaît les contributions de chaque génération.