Un air de famille

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 19 décembre 2013

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 19 décembre 2013

J’ai fait la découverte cet automne de familles fabuleuses, unies par la chanson, et qui m’ont fait vivre de multiples moments de grande émotion ou de simple bonheur.

Les Larivière de Trois-Rivières, une mère et ses deux filles dont l’harmonie des voix est pur délice, les Flores de Gatineau qui mêlent l’espagnol et le français pour partager avec nous un amour infini, les filles Fils-Aimé de Terrebonne généreuses et déterminées nées au Québec mais fières de leurs origines haïtiennes, les 304 membres de la famille Soucy de Saint-Hubert-de-Rivière-du-Loup dont un contingent plus modeste est venu mettre de l’ambiance dans la maisonnée, les Humby d’Edmonton si heureux de chanter en français avec leur accent irrésistible et les Turcotte de Thetford Mines dont l’humour est contagieux et dont la complicité entre le père et ses trois fils fait des envieux, pour ne nommer que mes plus grands coups de cœur de la saison.

Tous les jeudis soirs, je m’installais devant le petit écran pour écouter Un Air de famille, une émission délicieuse animée par Patrice Lécuyer et dont je suis un fan fini. L’émission est un genre de concours d’amateurs. Des familles s’inscrivent, 27 sont sélectionnées pour la saison, à raison de trois par émission, qui interprètent à leur manière une chanson connue. Le public vote. Les familles gagnantes reviennent en demi-finale. La grande finale a lieu ce soir. Je suis fébrile.

Le concours crée un suspense. Il permet au million de téléspectateurs de participer. On peut aussi écrire aux familles et se procurer leurs chansons sur le web. Une vraie communauté se forme autour d’elles. La chanson est ce qui nous unit. Les numéros, mis en scène par de grands professionnels sous la direction de René Simard, sont tous bons. Certains sont proprement exceptionnels.

Mais ce qui me plaît le plus dans ce rendez-vous hebdomadaire, c’est la rencontre avec les familles, entendre leur histoire et surtout voir comment les liens qui les unissent, la solidarité qui les porte, joue un rôle central dans la vie de chacun de leurs membres. La chanson, la musique, sont dès lors prétextes, vecteurs et créatrices de lien. Chaque semaine, je verse une larme ou deux. Ces familles me touchent. Je les remercie de leur générosité.

Ainsi va la famille, ainsi va la société ! Car la famille constitue la première entité dans laquelle se créent des liens durables, se développe le sens d’une responsabilité mutuelle, où s’enracinent et se transmettent les valeurs et les traditions. C’est le premier lieu d’exercice de l’autorité et de contestation de celle-ci. Un lieu de partage et d’acceptation inconditionnelle, un espace privilégié où ses enfants de sang, de lait, d’adoption ou par alliance trouveront la place de se développer avant de choisir leur place dans le monde.

Bon Noël avec la vôtre, que vous soyez ou non Chrétien. Et puis bonne année 2014 ! De retour le 9 janvier.