La politique, c’est la vie !
Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 22 août 2013
L’esprit des vacances est toujours présent dans la ville. Une certaine indolence continue de nous envahir. Certains ont encore les pieds dans le sable ou la tête dans les forêts. Mon esprit à moi vagabonde toujours dans la prose de François Gravel, de Ken Follett ou de Kim Thuy, dont le dernier roman, Man, est un bijou de délicatesse et de sensibilité.
Ce fut aussi l’été de Lac-Mégantic. Le 7 juillet, nous fûmes réveillés par les rumeurs de mort et de dévastation. Choqués et solidaires, nous étions tous Méganticois, en symbiose avec les familles éplorées. Vite, nous avons compris toutefois que cette tragédie n’était pas un acte de Dieu mais bien le résultat de la négligence humaine. La compassion s’est transformée en colère contenue. Et l’affaire est devenue politique.
La mauvaise politique a causé cet accident. La bonne politique permettra d’éviter que cela se reproduise. Et la bonne politique créera les conditions du relèvement de cette communauté ébranlée. Qui symbolise le mieux, en cet été 2013, la résilience du peuple, sinon l’héroïque mairesse Colette Roy Laroche ? Qui est venu au secours des citoyens sinon les gouvernements ?
Car la politique, c’est la vie. La politique, c’est tout ce que l’on fait, ensemble, pour résoudre des problèmes que nous avons en commun ou réaliser des aspirations partagées. La politique, c’est participer à quelque chose de plus grand que soi. C’est partager une appartenance. C’est célébrer des victoires sur l’adversité. C’est civiliser un monde hostile au bonheur. Et veiller à ce que chacun en profite.
Au retour des vacances, la politique nous interpelle déjà. Le premier ministre du Canada préfère se cacher jusqu’en octobre en suspendant les travaux du Parlement. Notre régime politique est décidément devenu indécent. La bonne nouvelle, c’est que si l’on s’y mettait, on pourrait le changer.
Québec nous convoque aussi. Voici un projet de charte des valeurs québécoises qui crée des remous et nous oblige à réfléchir au genre de société dans laquelle nous voulons vivre.
Le 3 novembre, nous aurons enfin l’occasion de chasser la morosité qui domine la vie politique municipale en allant voter. J’ai eu l’honneur de présenter, vendredi dernier, à l’École d’été de l’INM, le premier débat entre des candidats à la mairie. 500 personnes y ont assisté sur place, un beau vendredi soir d’été. Des milliers l’ont vu sur le web. J’ai eu l’impression d’un regain d’intérêt.
Je crois que voter au municipal, cette année, va être très à la mode, très populaire, très tendance. On va tous refuser de laisser la corruption être plus forte que la démocratie. Nous ne sommes pas impuissants. On va faire la preuve que la vie est plus forte que les magouilles. Et que la vie est politique. Que la politique, c’est la vie !