Questions pour le débat

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 20 mars 2014

Ce soir a lieu le principal débat télévisé des chefs sur Radio-Canada et Télé-Québec.

Il semble que ces débats servent surtout à conforter les électeurs dans leur choix, sauf si l’un des chefs commet une erreur irréparable. C’est toutefois le seul moment dans la campagne où nous avons l’occasion de les voir échanger ensemble.

Normalement, ce devrait être l’occasion de soulever des questions de fond, de forcer les protagonistes à s’expliquer, d’approfondir une proposition. Or on assiste généralement à un étalage de cassettes. Mais c’est dans ma nature d’être idéaliste alors je garde espoir.

La mondialisation renvoie les nations à elles-mêmes

Ce texte combine des éléments de trois conférences prononcées entre 2004 et 2013
La mondialisation peut être vue autant comme une occasion d’émancipation que comme le tombeau des espérances. Elle n’est pas à prendre ou à laisser : il faut lui imposer des conditions. Les nations doivent y prendre leurs responsabilités. Voilà ce qu’est l’altermondialisation, dont le Québec est déjà un laboratoire. L’altermondialisme québécois existes car il se fonde sur le respect d’un héritage culturel et d’une vision du monde qui nous vient de notre expérience de minorité culturelle et linguistique, longtemps pays de bas salaires et de chômage, qui, après avoir traversé cent ans de survivance, a cherché à prendre le monde à bras-le-corps.

Trudeau contre Trudeau

Ce texte a d’abord paru dans le journal Métro Montréal le 18 juin 2013

Justin Trudeau peut n’afficher que son prénom sur ses pancartes, son patronyme est lourd d’histoire. Et il ne peut y échapper. L’influence de son père fut immense. Premier ministre du Canada de 1968 à 1984, Pierre Elliott Trudeau fut l’un des plus illustres metteurs en scène et l’un des plus grands acteurs du drame politique canadien de la deuxième moitié du vingtième siècle. Il a façonné ce pays. Mais ce faisant, il a soulevé des forces contradictoires contre lesquelles son fils doit maintenant se battre pour redonner le pouvoir à son parti.

4 septembre : la revanche des jeunes

Ce texte a d’abord paru dans la revue Options politiques le 1er octobre 2012

Depuis 15 ans, les jeunes boudent les urnes. En 2008, à peine le tiers des 18-24 ans ont voté aux élections québécoises. Cette auto-exclusion du processus électoral confinait à un suicide politique générationnel, en plus de nous préparer un cauchemar démocratique car un jeune qui ne vote pas lorsqu’il en a le droit la première fois risque de ne plus jamais voter dans sa vie. Quelle serait la légitimité démocratique d’un gouvernement élu dans un scrutin où moins de la moitié de la population irait voter ?

Le 4 septembre dernier, les Québécois sont allés aux urnes en nombre, malgré le fait que les élections ont eu lieu en plein été. Près de trois Québécois sur quatre se sont prévalus de leur droit de vote, contre 56 % en 2008. Le progrès est notable. On peut présumer que la participation des jeunes a augmenté elle aussi.

Élections de 2012 Le Québec sous tension

Tribune publiée par le journal Le Monde le 13 septembre 2012

Le résultat des élections québécoises du 4 septembre témoigne de vives tensions sociales. La province se fragmente et la composition de l’Assemblée nationale, partagée en quatre groupes parlementaires, pointe l’émergence des nouveaux clivages qui traversent la petite nation francophone d’Amérique du Nord.